Pass Ecout’Emoi

Pourquoi "Ecout'Émoi" ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». On peut donc dire qu’il n’y a pas de santé sans santé mentale.

La jeunesse apparaît souvent comme une période enviable de la vie: l’avenir vous appartient, le monde et la vie s’ouvrent à vous. La plupart des jeunes disent d’ailleurs que tout va bien pour eux. Et pourtant, on peut être jeune et mal à l’aise avec les autres, angoissé-e pour son avenir, tourmenté-e par des questions sans réponse ou par une souffrance morale parfois intense.

On estime qu’1 adolescent sur 4 souffre d’au moins un trouble psychique à un moment de sa vie et qu’entre 10 à 20 % des jeunes sont en situation de mal-être, situation possiblement accrue par des conditions de vie ou des difficultés scolaires.

On sait également que les troubles mentaux chez l’adulte commencent souvent pendant l’enfance ou l’adolescence (généralement entre 12 et 24 ans) et que les troubles mentaux chez les jeunes ont tendance à persister à l’âge adulte, en se révélant plus sévères.

Il est donc essentiel de savoir repérer les signes de mal être pouvant alerter, dans cette période de l’adolescence où les états émotionnels et psychiques sont d’une grande variabilité.

Quels sont les objectifs Ecout'Émoi ?

Au regard de tous ces éléments, le ministère des Solidarités et de la Santé en lien avec le ministère de l’Education nationale, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et la Fédération française de psychiatrie ont décidé de mener une expérimentation dans les régions Ile-de-France, Grand Est et Pays de la Loire.

L’objectif de l’expérimentation est de prendre en charge le plus en amont possible les jeunes en situation de souffrance psychique pour améliorer leur santé mentale à court, moyen et long terme.

Mais il s’agit également :

  • de mieux informer les jeunes, leurs proches et les familles sur la santé mentale, les signes de souffrance psychique et les différents types d’aide possible, dont les dispositifs de droit commun,
  • de mieux repérer les jeunes présentant une souffrance psychique,
  • d’évaluer cette souffrance psychique,
  • de proposer une prise en charge adaptée,

de donner aux jeunes la possibilité de parler de leur mal-être et de ne pas rester isolés lorsqu’ils sont en souffrance.

Pour qui et où?

L’expérimentation Ecout’Emoi est mise en œuvre par les agences régionales de santé (ARS) des régions Ile-de-France, Grand Est et Pays de la Loire ainsi que les rectorats de ces académies et est coordonnée par les maisons des adolescents des territoires concernés.

Elle concerne l’ensemble des jeunes âgés de 11 à 21 ans qui présentent des signes de souffrance psychique et qui habitent ou sont scolarisés dans les villes et départements retenus pour l’expérimentation :

  • les Mureaux et Trappes (Yvelines) ;
  • Garges-Lès-Gonesse, Goussainville, Sarcelles, et Villiers le Bel (Val d’Oise) ;
  • Cholet et Saint Nazaire (Maine-et-Loire et Loire Atlantique) ;
  • les départements des Ardennes, du Haut-Rhin, de la Meuse et des Vosges.

 

500 jeunes par région pourront bénéficier de consultations psychologiques en libéral financées et dont le parcours sera évalué dans le cadre d’un dispositif de recherche, après consentement du jeune et des  titulaires de l’autorité parentale pour les mineurs. Le cas échéant, les titulaires de l’autorité parentale pourront également bénéficier de consultations psychologiques dans le cadre de la prise en charge du jeune.

Quel dispositif?

Le dispositif Ecout’Emoi propose un parcours coordonné de prise en charge et d’accompagnement du jeune en situation de souffrance psychique. Il a également vocation à informer plus largement les jeunes sur la santé mentale.

Le parcours du jeune se déroule selon les étapes suivantes :

  • information / communication sur la santé mentale, les différents recours aux soins de santé mentale pour tous les jeunes, en particulier pendant le temps de la scolarisation ;
  • repérage des signes de souffrance psychique et/ou recueil d’une demande de prise en charge par les personnes en contact avec les jeunes (proches, professionnels de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, professionnels de santé, éducateurs et travailleurs sociaux, etc.) et orientation vers un médecin évaluateur ;

 

  • évaluation de la situation globale du jeune :
    • Elle est réalisée par un médecin évaluateur (médecin généraliste, pédiatre, médecin de l’éducation nationale, médecin généraliste exerçant dans un service de santé universitaire) à l’aide d’un référentiel d’évaluation. Lorsqu’un psychologue présent dans un établissement scolaire effectue l’évaluation psychologique de la situation de souffrance d’un jeune, celle-ci est transmise et prise en compte par le médecin évaluateur.
  • orientation et prise en charge :
    • en cas de mal-être ou de souffrance psychique : forfait de 12 consultations psychologiques en libéral prescrites par le médecin évaluateur ;
    • en cas de situation complexe, de complément d’évaluation ou pour une prise en charge spécialisée : le jeune est adressé par le médecin évaluateur vers les maisons des adolescents, les psychiatres ou les urgences si nécessaire.

Les médecins évaluateurs, psychologues de l’éducation nationale, psychologues cliniciens libéraux qui participent à l’évaluation et la prise en charge sont des professionnels volontaires adhérant à la charte de l’expérimentation et bénéficiant d’une formation spécifique.

Évaluer pour mieux prendre en charge

Le dispositif Ecout’Emoi fait l’objet d’une évaluation par une équipe de recherche, qui débutera en même temps que l’expérimentation. Les résultats doivent permettre de faciliter la généralisation du dispositif de prise en charge sur l’ensemble du territoire.

Dans le cadre de cette évaluation, les médecins évaluateurs et psychologues recueilleront un certain nombre de données qui seront analysées par l’équipe de recherche. C’est pourquoi les jeunes et, pour les mineurs, les titulaires de l’autorité parentale, devront donner leur consentement à leur participation à l’expérimentation pour que leurs données personnelles puissent être utilisées pour l’évaluation.